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Voila nos feuilles sans seve Qui tombent dans le gazon, Voila le vent qui s’eleve Et gemit au vallon, Voila l’errante hirondelle

By 2022년 10월 23일No Comments

Voila nos feuilles sans seve Qui tombent dans le gazon, Voila le vent qui s’eleve Et gemit au vallon, Voila l’errante hirondelle

Qui rase du bout de l’aile : L’eau dormante des marais, Voila l’enfant des chaumieres Qui glane i  propos des bruyeres Le bois tombe des forets.

L’onde n’a plus le murmure , Dont elle enchantait nos bois ; Sous des rameaux sans verdure. Mes oiseaux n’ont environ voix ; Le soir reste pres de l’aurore, L’astre a peine vient d’eclore Qu’il va terminer son tour, Cela jette par intervalle Une heure de clarte pale Qu’on appelle encore 1 jour.

L’aube n’a plus de zephire Sous ses nuages dores, Notre pourpre du soir expire i  propos des flots decolores, Notre mer solitaire et vide N’est plus qu’un desert aride Ou l’oeil cherche en vain l’esquif, ainsi, sur la greve plus sourde Notre vague orageuse et lourde N’a qu’un murmure plaintif.

J’ai brebis sur les collines Ne voit plus le gazon, Son agneau laisse a toutes les epines Les debris de sa toison, La flute aux accords champetres Ne rejouit plus des hetres Des airs de joie ou d’amour, Toute herbe a toutes les champs est glanee : Ainsi finit une annee, Ainsi finissent des journees !

C’est la periode de l’annee ou tout tombe Aux coups redoubles des vents ; Un vent qui vient en tombe Moissonne aussi les vivants : Ils tombent aussi par mille, Comme la plume inutile que l’aigle abandonne aux airs, Lorsque des plumes nouvelles Viennent rechauffer ses ailes A l’approche des hivers.

C’est aussi que ma paupiere Vous vit palir et mourir, Tendres fruits qu’a la lumiere Dieu n’a pas laisse murir ! Quoique jeune sur la terre, Je suis deja solitaire Parmi ceux de ma saison, ainsi, quand je dis en moi-meme : Ou paraissent ceux que ton coeur aime ? Je regarde le gazon.

Leur tombe est sur la colline, Mon pied la sait ; la voila ! Neanmoins, un essence divine, Neanmoins, eux, Seigneur, sont-ils la ? Jusqu’a l’indien rivage Le ramier porte un message Qu’il rapporte a les climats ; Notre voile passe et repasse, Mais de le etroit espace Leur ame ne revient gui?re.

Ah ! quand les vents de l’automne Sifflent en rameaux morts, au moment oi? le brin d’herbe frissonne, Di?s Que le pin rend ses accords, Di?s Que Notre cloche des tenebres Balance ses glas funebres, Notre nuit, a travers les bois, A chaque vent qui s’eleve, A chaque flot concernant la greve, Je dis : N’es-tu nullement un voix?

Du moins si leur voix si pure Est trop vague concernant les sens, Leur ame en secret murmure De surcroi®t perso accents ; Au fond des coeurs qui sommeillent, Leurs souvenirs qui s’eveillent Se pressent de tous cotes, Comme d’arides feuillages Que rapportent des orages Au tronc qui les a portes !

C’est une tante ravie A ses enfants disperses, Qui leur tend de l’autre vie Ces bras qui les ont berces ; Plusieurs baisers sont dans sa bouche, Sur votre sein qui fut un couche le coeur les rappelle a soi ; Plusieurs pleurs voilent son sourire, Et son regard semble affirmer : Vous aime-t-on tel moi ?

C’est une jeune fiancee Qui, le front ceint du bandeau, N’emporta qu’une pensee De sa jeunesse au tombeau ; Triste, helas ! dans le ciel meme, Pour revoir celui qu’elle aime Elle revient via ses nullement, ainsi, lui dit : Ma tombe est verte ! Sur une telle terre deserte Qu’attends-tu ? Je n’y suis gui?re !

C’est un ami de l’enfance, Qu’aux jours sombres du malheur Nous preta la Providence Pour appuyer notre c?ur ; Cela n’est plus ; notre ame reste veuve, Il nous suit dans notre epreuve Et nous dit avec pitie :

Ami, si ton ame reste haute, De ta joie ou de ta peine Qui portera la moitie ?

C’est l’ombre pale d’un pere Qui mourut en nous nommant ; C’est une soeur, c’est 1 frere, Qui nous devance un moment ; Sous une heureuse demeure, Avec celui qui les pleure, Helas ! ils dormaient hier ! Et une coeur doute bien, Que le ver deja devore Cette chair de notre chair !

L’enfant dont la mort cruelle Vient de vider le berceau, Qui tomba en mamelle Au lit glace du tombeau ; l’ensemble de ceux enfin dont l’existence Un jour ou l’autre ravie, Emporte une part de nous, Murmurent sous la poussiere : Vous qui voyez la lumiere, Vous souvenez-vous de nous ?

Ah ! vous pleurer reste le plaisir supreme Manes cheris de quiconque a des pleurs ! Vous oublier c’est s’oublier soi-meme : N’etes-vous pas un debris de des coeurs ?

En avancant dans notre obscur voyage, Du doux passe l’horizon est plus beau, En deux moities une ame se partage, Et la meilleure appartient au tombeau !

Dieu du pardon ! leur Dieu ! Dieu de leurs peres ! Toi que un bouche a si souvent nomme ! Entends pour eux les larmes de leurs freres ! Prions Afin de eux, nous qu’ils ont tant aime !

Ils t’ont prie pendant un courte vie, Ils ont souri quand tu les as frappes ! Ils ont crie : Que ta main soit benie ! Dieu, tout espoir ! des aurais-tu trompes ?

Et cependant pourquoi ce long silence ? Nous auraient-ils oublies sans retour ? N’aiment-ils plus ? Ah ! ce doute t’offense ! Et toi, mon Dieu, n’es-tu pas tout amour ?

Neanmoins,, s’ils parlaient a l’ami qui les pleure, S’ils nous disaient De quelle fai§on ils sont content, De tes desseins nous devancerions l’heure, Avant ton jour nous volerions par eux.

Ou vivent-ils ? Quel astre, a leur paupiere Repand 1 jour plus durable et plus doux ? Vont-ils peupler ces iles de lumiere seniorpeoplemeet application? Ou planent-ils entre le ciel et nous ?

Sont-ils noyes dans l’eternelle flamme ? Ont-ils perdu ces doux noms d’ici-bas, Ces noms de soeur et d’amante et de femme ? A ces appels ne repondront-ils gui?re ?

Non, non, mon Dieu, si la celeste gloire Leur eut ravi bien souvenir humain, Tu nous aurais enleve leur memoire ;

Nos pleurs concernant eux couleraient-ils en vain ?

Ah ! dans ton sein que leur ame se noie ! Mais garde-nous les places dans leur c?ur ; Eux qui jadis ont goute une joie, Pouvons-nous etre heureux sans leur plaisir ?

Etends dans eux mon tour de ta clemence, Ils ont peche; mais le ciel est un don ! Ils ont souffert; c’est une autre innocence ! Ils ont aime; c’est le sceau du pardon !

권소영

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